PANORAMA MIX ENERGETIQUE: LE GNV

EGO GAS vous propose de faire le tour des différentes énergies existantes pour le fonctionnement des véhicules : un panorama du mix énergétique. Aujourd’hui le GNV.

Alors que l’électrique devient le successeur probable du carburant pour les véhicules légers, le GNV suscite de nombreuses interrogations chez les transporteurs et collectivités.

Entre la hausse des prix du carburant et la pression environnementale, cette alternative peut être vue comme la solution renouvelable à ces secteurs d’activité. Qu’en est-il réellement ?

Que signifie GNV ?

Le GNV est l’abréviation de « Gaz Naturel Véhicule ». Il est composé à 97% de méthane et est un gaz naturel utilisé comme carburant de substitution pour les véhicules à moteur.  

Le bio GNV, le nouveau carburant vert ?

Entièrement renouvelable, le Bio GNV est issu de la méthanisation, il est obtenu grâce à la fragmentation de déchets organiques.

Les rejets de CO2 pour le GNV sont réduits de 25% comparés à un véhicule essence et de 15% par rapport à un véhicule Diesel (ou 6% selon certaines sources, voir ci-dessous). Tandis que pour le Bio GNV, la réduction de CO2 est de 80 %.

GNC et GNL ?

La composition chimique du gaz varie en fonction de son état d’origine. Il peut se présenter sous forme liquide ou gazeuse, on l’appelle alors « gaz naturel liquéfié » ou « gaz naturel compressé ».

 

Le GNC 

Dans la plupart du temps, c’est le GNC qui est le plus utilisé, notamment pour ses conditions de stockage plus simples. On le retrouve très souvent dans le secteur routier, les collectivités mais, également au sein même des foyers pour alimenter les chaudières à gaz.

Le GNL

Le GNL, quant à lui, se fait plus rare, car ses conditions de stockage doivent respecter des normes strictes, ce qui nécessite des infrastructures plus coûteuses. Cependant, l’autonomie des véhicules utilisant du GNL est plus importante qu’avec du GNC.

Le GNV, à qui est-il destiné ?

Le GNV est adapté à tous types de véhicules :

  • Voiture (rare dans les faits)
  • Véhicule utilitaire
  • Transport de marchandises
  • Collecte de déchets
  • Transports de personnes

 

D’après une étude du site AFGNV, nous compterions à ce jour près de 110 000 véhicules GNV en France contre seulement 24 742 en 2020.

Avec une perspective d’évolution de près de 50 % sur les prochaines années, le GNV est un marché qui ne cesse d’évoluer. Le marché des poids lourds est d’ailleurs fortement impacté.

En effet, l’arrivée des ZFE oblige certaines collectivités et entreprises de transports à renouveler leur parc avec des véhicules répondant aux restrictions environnementales.

L’association Française du Gaz Naturel pour Véhicules estime la création de station publique de GNV entre 2015 et 2025 à environ 257.

En 2022, la France comptait 288 stations de GNV ouvertes.

Pourquoi le GNV ?

Avantages :

  • Réduit de près de 95 % les particules polluantes.
  • Diminue les gaz à effet de serre de près de 20 % (donnée contestée, voir ci-dessous).
  • Ne rejette ni odeur, ni fumée.
  • Moins bruyant que les moteurs diesel.
  • Compatible aux ZFE.
  • Le coût à la pompe… avant 2020

 

Inconvénients :

  • Coût d’achat important.
  • Des coûts d’entretien plus onéreux.
  • Une autonomie très faible pour les poids lourds équipés en GNC.
  • Peu de stations-services GNV en France (en particulier GNL).

 

Les différences de coûts pour l’achat d’un véhicule GNV :

  • +30 % pour un poids lourd
  • +15 % pour un bus ou un car
  • +10 % pour un véhicule utilitaire

À noter que le GNV bénéficie de dispositifs d’aides à l’acquisition de véhicules équipés. Cette action a pour objectif d’aider les collectivités et les professionnels du transport à adopter une solution écoresponsable.

Le GNV est-il menacé ?

Il est clair que le GNV diminue fortement les rejets de particules fines, mais qu’en est-il réellement des gaz à effets de serre, et notamment du CO2 ?

Selon l’ADEME, le GNV émet seulement 6 % de CO2 en moins que le diesel. Une donnée qui menacerait l’intérêt d’utilisation compte tenu de l’investissement d’infrastructure qu’il requiert.

Un des problèmes supplémentaires du gaz est sa tendance à l’évaporation. Ainsi, les réservoirs ou les cuves peuvent être sujets au dégazage. Effectivement, si ceux-ci ne respectent pas les conditions de stockage à la réglementation R110 (annexe 3B), il peut y avoir une perte d’énergie assez importante. Ainsi, un poids lourd GNL doit rouler minimum 1 fois par semaine pour éviter un rejet à l’atmosphère.

De plus, le GNV est essentiellement composé de méthane or, le méthane est encore plus néfaste que le CO2 en termes d’effet de serre.

 

Crise de l’énergie 

Au vu des récents événements et des conflits géopolitiques causés par la Guerre en Ukraine, les prix du gaz ont flambé de près de 160 % depuis 2020. Une situation qui remet en question cette solution alternative.

Il est important de savoir que la Russie était le 2eme plus grand importateur de gaz en France avec près de 20% des importations.

Pour compenser le boycott du gaz Russe, la France a augmenté ses importations de GNL en provenance du Qatar et de gaz de schiste américain extrêmement polluant (interdit à la production en Europe).

Quel avenir pour le GNV ?

À ce jour, nous ne pouvons affirmer un rétablissement des prix du gaz en France, c’est pourquoi les projections faîtes sur le marché du GNV ces prochaines années sont fortement compromises et risquent d’être réétudiées.

Contenu de l’incertitude sur les réels gains écologiques et du manque de visibilité sur les paramètres financiers, le gaz n’est peut-être pas la solution de transition adaptée pour le secteur routier, du moins dans sa version d’origine fossile.

D’ailleurs, l’utilisation d’électrique ou d’hydrogène a déjà été constatée notamment pour la mobilité urbaine. Pour les autres secteurs, l’usage de biocarburants ou la conservation du gasoil peuvent être préférables à l’heure actuelle.

Il convient tout de même de suivre l’évolution du Bio GNV ces prochaines années et de reconsidérer l’utilisation de cette énergie si elle peut être garantie d’origine 100% bio.